En France, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers chez l’homme âgé. La plupart des cancers de la prostate se développent lentement et ne provoquent pas de symptômes. Le cancer de la prostate agressif est peu fréquent. Le risque de développer un cancer de la prostate augmente avec l’âge, la majorité des diagnostics se fait après 65 ans. Grâce au développement des outils de diagnostic et à l’accroissement de l’espérance de vie, de plus en plus de cancers de la prostate sont désormais détectés. Le taux de survie pour ce cancer y est relativement élevé et s’améliore. Les informations proposées dans ce module décrivent les situations et les techniques les plus couramment rencontrées mais n’ont pas valeur d’avis médical. Ces informations sont destinées à faciliter vos échanges avec les différents soignants. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés ; n’hésitez pas à leur poser des questions Le cancer de la prostate en chiffres[1] [1] Panorama du cancer en France en 2024 La prostate La prostate est la glande sexuelle masculine située entre la vessie en haut, le rectum en arrière. Abritée au sein d’une capsule, elle entoure le canal qui transporte l’urine et le sperme jusqu’au bout du pénis (urètre). Son rôle est de produire une petite partie des sécrétions qui, avec les spermatozoïdes, constituent le sperme. Une prostate saine fait environ la taille d’une grosse noix et a un volume de 15 à 25 ml. Plus l’homme vieillit, plus sa prostate grossit. Le terme médical pour une prostate dont la taille a grossi est l’hypertrophie bénigne de la prostate (communément appelée HBP). Sous la dépendance de la testostérone sécrétée par les testicules, la prostate a pour principales fonctions de sécréter une composante de l’éjaculat (le liquide prostatique) et de se contracter pour permettre l’éjaculation. La prostate se divise en 3 zones : La croissance des cellules cancéreuses de la prostate est liée aux hormones sexuelles mâles appelées androgènes. La testostérone est l’androgène le plus important. Les androgènes sont produits presque exclusivement dans les testicules. [1] lecancer.fr/dossiers/le-cancer-ce-qu-il-faut-savoir/les-differents-types-de-cancer/cancer-de-la-prostate/cancer-de-la-prostate-definition Facteurs de risque Les facteurs de risques de développer un cancer de la prostate sont divers et multiples.À noter : avoir un adénome prostatique n’expose pas à un risque accru de cancer de la prostate. Manger beaucoup de viande et de produits laitiers pourrait augmenter le risque de cancer de la prostate. Mais cette supposition fait toujours l’objet de recherches[2]. [1] Recommandations du comité de cancérologie de l’association française d’urologie – actualisation 2022-2024 : cancer de la prostate – diagnostic et prise en charge de la maladie localisée urofrance.org/recommandation/recommandations-du-comite-de-cancerologie-de-lassociation-francaise-durologie-actualisation-2022-2024-cancer-de-la-prostate-diagnostic-et-prise-en-charge-de-la-maladie-localise[2] Association Française d’urologie – Cancer de la prostate : urofrance.org/patient/pathologies-urologiques/cancer-de-la-prostate Prévention et dépistage Il n’existe pas actuellement de recommandation officielle en faveur d’un dépistage organisé et généralisé du cancer de la prostate[1]. En effet, les connaissances actuelles ne permettent pas de faire la distinction entre les formes agressives de cancer de la prostate qui doivent être traités et les formes latentes qui ne donnent lieu à aucun symptôme et dont les traitements inutiles exposent à des effets secondaires qui affectent la qualité de vie (incontinence urinaire, impuissance sexuelle). La décision de dépister le cancer de la prostate se prend au cas par cas, après discussion avec son médecin traitant ou son urologue. Si le praticien estime qu’une recherche est nécessaire – et après information et accord du patient – il réalise un toucher rectal et prescrit le cas échéant un dosage (prise de sang) du PSA (antigène prostatique spécifique). Le PSA est une substance sécrétée spécifiquement dans le sang par les cellules de la glande prostatique. Son augmentation témoigne d’une stimulation de la prolifération des cellules soit du fait d’une inflammation soit du fait d’une tumeur cancéreuse. Pour éviter un traitement excessif, certains urologues s’opposent au dépistage du cancer de la prostate avec des bilans réguliers de PSA. Discutez avec votre médecin des avantages et inconvénients du dosage de PSA, et s’il est approprié dans votre cas. [1] HAS – Dépistage du cancer de la prostate chez les populations d’hommes présentant des facteurs de risque. Mise à J=jour 2012 – has-sante.fr/jcms/r_1496949/fr/depistage-du-cancer-de-la-prostate-chez-les-populations-d-hommes-presentant-des-facteurs-de-risque Les symptômes Le cancer de la prostate est généralement asymptomatique, ce qui signifie qu’il n’y a pas de symptômes clairs. Dans la plupart des cas, les symptômes sont causés par une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), ou une infection : Si le cancer de la prostate provoque des symptômes, c’est habituellement un signe que la maladie a progressé. Pour cette raison, il est important de consulter un médecin pour comprendre l’origine des symptômes. Diagnostic Le diagnostic du cancer de la prostate se réalise en deux étapes : 1. Le bilan diagnostique du cancer de la prostate Le toucher rectal réalisé par le médecin permet d’analyser le contour de la prostate et d’évaluer s’il existe un nodule avec particulièrement son extension en dehors de la prostate. L’outil le plus commun pour détecter le cancer de la prostate est le dosage du PSA qui se fait par une simple prise de sang. En temps normal, le taux de PSA se situe en dessous de 4 nano-grammes par ml (ng/ml). L’activité sexuelle pouvant entraîner des variations, il est recommandé d’observer une abstinence de 48 heures avant le dosage. À noter : un taux élevé ne signifie pas nécessairement la présence d’un cancer de la prostate, d’autres affections peuvent être en cause (adénome prostatique, prostatite, etc.). Inversement, un taux normal de PSA ne permet pas d’exclure l’existence d’un cancer de la prostate. La biopsie de la prostate permet de confirmer le diagnostic de cancer et de fournir des informations pronostiques sur l’agressivité des cellules. Elle se fait par voie transrectale, en effet une échographie guidée par l’intérieur du rectum permet de visualiser la prostate, pratiquée par l’urologue, qui procède à plusieurs prélèvements dans chacun des 2 lobes. En cas de résultat négatif, un test non invasif (le PCA3) peut être proposé. Réalisé sur des urines recueillies après massage de la prostate, il permet d’aider le médecin à déterminer si une nouvelle série de biopsies est utile ou non. En 2020, l’IRM a été proposée dans la démarche diagnostique pour optimiser les biopsies. 2. Le bilan d’extension du cancer de la prostate Le bilan d’extension se fait dans le même temps